Sexualité et consentement?

Publié le 11 Novembre 2019

L'Eglise catholique de France veut indemniser les trop nombreuses victimes des prêtres pédophiles qu'elle abrite et protège encore en son sein .Par un forfait parait t-il, car il ne s'agit pas de réparer l'irréparable mais d'enfin reconnaître la souffrance des victimes abusées.Et l'Eglise française n'a  sans doute pas les moyens financiers de l'Eglise américaine qui a déjà déboursé plus d'un milliard en frais de justice et dédommagements...

Peut-être que le film choc  de François Ozon ,Grâce à Dieu ,sorti dans les salles cette année,aura contribué à faire évoluer un peu la position de l'Eglise,  https://youtu.be/aN8qu3rSR38

Pourtant les nombreux scandales, les milliers de condamnations  de prêtres par la justice des hommes à travers le monde et de nombreux documentaires ont révélé  depuis deux décennies l'ampleur du problème.

Il y eut des époques où les hommes d'Eglise qui violaient des enfants étaient exécutés pour calmer l'indignation populaire.De nos jours,même si la justice punit sévèrement les coupables de viol,il semble que la pédopornographie peut prospérer grâce aux facilités de l'internet. Noyée dans le gigantesque marché de la pornographie , la pédocriminalité n'est plus que la face à peine cachée de l'exploitation sordide des femmes et des enfants ,et qui n'est pas une priorité pour une police disposant de moyens dérisoires...

D'autant plus que cela fait partie des sujets qui dérangent trop la société, et que la justice est mal à l'aise quand elle découvre que des notables ou des magistrats peuvent être aussi des consommateurs...

La fondatrice d'Innocence en danger, https://innocenceendanger.org/,  Homayra Sellier,a publié plusieurs livres qui mesure l'étendue des dégâts  et l'ampleur de la pédophilie dans nos sociétés.

Dans son livre avec Serge Garde publié en 2008,Enquête sur une société qui consomme des enfants,elle met en évidence ce qu'elle préfère appeler la pédocriminalité, considérant que les pratiques et les pulsions exercées par des adultes sur de jeunes enfants n'ont pas grand chose à voir avec de l'amour.

Et ce n'est bien évidemment pas que l'Eglise qui est concernée,puisque la plus grande partie des abus sexuels pratiqués sur les enfants est le fait des parents ou des proches de la victime.Les études montent aussi qu'un pourcentage très important des abusés deviendront par la suite des abuseurs,d'où  la nécessité d'intervenir le plus tôt pour éviter l'effet bombe à retardement .

La difficulté pour la justice et pour les victimes,c'est de pouvoir apporter  des preuves,en sachant que la parole d'un enfant ne pèse pas lourd face à celle d'un adulte et que les victimes ont souvent tellement honte qu'il leur faut parfois des décennies avant d'oser parler.

Mais on peut douter de la bonne volonté de l'Eglise quand on lit le courrier  d'un cardinal envoyé le 8 septembre 2001 ,au nom du Saint -Siège, à un évêque après sa condamnation:

"Je vous félicite de ne pas avoir dénoncé un prêtre à l'administration civile. Vous avez bien agi et je me réjouis d'avoir un confrère dans l'épiscopat qui , aux yeux de l'histoire et de tous les autres évêques du monde,aura préféré la prison plutôt que de dénoncer son fils prêtre."...

 

Rédigé par Rachid le Timide

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :