Plus juste pour qui?

Publié le 14 Décembre 2019

Face au sentiment d'injustice répandu en France,le gouvernement propose une réforme du système des retraites qu'il prétend plus juste et plus simple...

Il y a d'abord un principe simple qui devrait être respecté quand on prétend défendre  la valeur du travail,la justice ou à la solidarité: aucun salaire à temps complet ne devrait être inférieur à une retraite à taux plein.C'est à mes yeux la seule base de négociation juste...

Messieurs les gouvernants,donnez nous le montant global des prélèvements effectués sur les salaires concernant le financement du système de retraite.On me dit qu'il serait de 500 milliards par an!Si cela est vrai,comment se fait-il qu'on ne puisse pas assurer une pension digne et juste à chaque retraité?

Si j'arrive à concevoir des différences de salaire entre des travailleurs qui ont  à l'évidence des conditions ,des durées de travail ou des responsabilités très  différentes,je n'arrive pas à concevoir comme juste une différence de niveau de pension de retraite entre quelqu'un qui ne travaille plus et un autre qui ne travaille plus.Les inégalités de salaires acceptables quand on travaille le sont beaucoup moins quand on ne travaille plus...

Quel que soit le niveau de cotisation appliqué au revenu du travailleur,la justice et la solidarité voudraient qu'il y ait égalité de pension (et une pension décente)à durée de cotisation égale quand on ne travaille plus.Car ceux qui exercent les travaux les plus pénibles avec souvent les salaires les plus bas,en dehors du fait qu'ils n'ont pas la possibilité d'économiser,sont doublement pénalisés quand ils arrêtent de travailler, et ceci au prétexte qu'ils ont moins cotisé que les autres. Ne pourrait-on pas appeler solidarité le fait de pouvoir donner plus quand on gagne plus que les autres?Comment ceux qui ont eu de gros revenus,avec la possibilité de mettre de l'argent de côté durant toute leur vie,peuvent-ils trouver juste de gagner plus que les autres quand ils ne travaillent plus?

Vous avez dit solidarité?Comment peut -on accepter comme une mesure de justice une cotisation de 28% sur les salaires et d'un complément de "solidarité"  de 2,8 % pour la part des revenus au-dessus de 120 000 euros annuels comme annoncé par le" premier sinistre"dans un discours très doux et bien vaseliné?Ce système dénoncé par quelques économistes qui savent compter signifie mathématiquement que quelqu'un qui gagnerait 240 000 euros par an aurait en définitive un taux de prélèvement global d'environ 15% alors que les smicards seraient soumis à un taux de 28% sur l'intégralité de leurs revenus ridicules!La légère perte de revenus effectuée sur les pensions des plus riches leur permettraient  en réalité de se goinfrer encore plus par des placements dans des fonds de pension inaccessibles aux plus pauvres...

L'âge de départ à la retraite devrait bien évidemment tenir compte aussi de la pénibilité et de l'état de santé du salarié.Comment faire pour établir la pénibilité d'un travail?Il suffit de regarder les statistiques sur l'espérance de vie des travailleurs pour rétablir un peu d'égalité après le départ en retraite. Ceux ayant effectué les travaux les moins pénibles vivent  en général plus longtemps...tout en gagnant plus.

La fausse bonne idée de "chaque euro cotisé ouvrant les mêmes droits pour tous "ouvre en réalité le droit à une double injustice fondamentale.Car il est assez simple de comprendre que le smicard qui va cotiser toute sa vie au même taux que le plus riche aura droit à une retraite de misère faisant suite à un salaire de misère, pendant que les mieux payés ayant eu la possibilité d'épargner et de cotiser plus durant leur carrière auront en plus droit à une retraite confortablement augmentée par rapport aux travailleurs ayant les plus bas salaires.

 

 

Rédigé par Rachid le Timide

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