prisons françaises

Il y a une vingtaine d'années,j'intervenais dans les prisons dans le cadre d'un mouvement étudiant d'aide aux personnes incarcérées.

Je ne côtoyais bien sûr pour des raisons de sécurité que des détenus condamnés à des peines mineures et à priori non-dangereux pour la société.Même s'ils se livraient peu et si je ne cherchais pas à connaitre leur histoire,il n'était pas difficile de mesurer toute l'absurdité de l'enfermement .

Je reconnaisencore aujourd'hui volontiers les efforts de l'administration pénitentiaire(des directeurs,pour les surveillants c'est moins sûr) à proposer des activités de réinsertion.

Mais je découvrais alors une réalité sordide qui ne peut laisser indifférents que ceux qui l'ignorent:grand nombre de prisonniers en attente de jugement et faisant plusieurs mois de préventive,3 prisonniers par cellule enfermés 23 heures par jour sur quelques mètres carrés,beaucoup de petites peines pour des délits mineurs.

Un récent rapport met l'accent sur l'état des prisons en France.

Mais c'était déjà la même chose il y a 20 ans!

Surpopulation carcérale,vétusté,promiscuité,humiliation,personnel de surveillance insuffisant ou débordé.

Tous les psychologues savent que la prison est une peine souvent destructrice et disproportionnée

Les spécialistes savent que c'est aussi une école du crime.

Bien sûr qu'il faut isoler de la société (et essayer de soigner )les criminels dangereux qui sont avant tout des malades.

Mais les vrais criminels sont une toute petite minorité parmi tous ceux et celles qui encombrent les prisons.

Je suppose que la plupart des petits délinquants qui paient en prison pour une erreur de jeunesse en ressortent encore plus aigris contre cette société.

Pourquoi ne met-on pas en place systématiquement des peines de substitution pour les individus qui ne sont pas considérés comme dangereux?

Pourquoi ne donne-t-on pas aux criminels ce qui leur a probablement le plus manqué:de l'amour?

Décidément,la justice en France n'est toujours pas une priorité même si les scandales qui viennent entacher régulièrement la confiance des citoyens envers leurs institutions commencent à réveiller un peu les consciences